Lunaire Stellaris.

Lunaire Stellaris Mer 3 Fév - 16:44

La jeune femme courait dans le vent, ses longs cheveux bleutés volant derrière elle. Dans le ciel d'encre, un mince croissant de lune argenté scintillait, se reflétant sur les eaux du petit lac.
Depuis plusieurs jours déja, elle courait sans interruption, sans même s'arrêter pour prendre le temps de manger. Sa longue tunique blanche, maintes fois accrochée aux branches des arbres, s'était déchirée au niveau de ses genoux. Cela faisait bien longtemps que ses manches avaient été emportées par les ronces et les branchages; elle voyageait bras nus. Dans cette situation, il était quasi-impossible qu'elle n'ait pas été blessée de nombreuses fois; c'était pourtant le cas. La jeune femme courait toujours, l'air déterminé. Ses pommettes saillantes laissaient entrevoir un visage d'une rare beauté, et pourtant froid comme la mort. Sa peau livide luisait au clair de lune tandis que la jeune femme sautait par-dessus les obstacles, les ronces et les troncs tombés au sol. Ses pieds effleuraient à peine l'herbe couverte de rosée. Elle courait...
Depuis près de deux semaines, elle n'avait croisé aucun voyageur, prenant les chemins les plus détournés dans l'espoir de ne rencontrer personne, et de poursuivre sa route en solitaire, comme elle avait coutume de le faire. Elle n'était pas d'ici... Tous ceux qui avaient croisé son chemin n'étaient plus là pour s'en vanter. Elle ne leur avait jamais voulu de mal, pourtant. Jamais.
Avec un léger sourire, la jeune femme sauta par-dessus une vieille souche recouverte de lichens pour déboucher dans une clairière où une nappe d'eau tranquille reflétait l'encre du ciel. Sans même prendre le temps de réfléchir, elle s'était approchée du lac pour y puiser quelques gorgées d'eau. Relevant la tête, elle adressa un regard à la lune argentée qui scintillait sur sa peau laiteuse. La lune... Il était temps de repartir.

"Arrête-toi !"

L'appel, résonnant à ses oreilles, l'avait figée sur place. Lentement, la jeune femme se retourna, une lueur étrange dans ses yeux océan. Sans un mot, elle toisa celui qui avait osé la retenir. L'homme, vêtu d'une tunique d'aventurier, lui lançait un petit sourire moqueur. La lumière de la lune se reflétait sur ses dagues, avec lesquelles il jouait d'un air indifférent. Malgré son air de rôdeur, il gardait quelque chose dans sa silhouette qui lui donnait l'air d'un seigneur, ou tout du moins d'un homme riche. La jeune femme plissa les yeux pour l'observer plus attentivement, sur ses gardes.

"Qui es-tu?" reprit l'homme en la toisant moqueusement. "Tu traverses mon domaine sans même m'en demander l'autorisation, silencieuse comme une ombre, et tu penses que je ne vais pas t'approcher? Tu es sur les terres des Lunaris, jeune fille, alors décline ton identité."

Pas un mot ne s'échappa des lèvres hermétiquement closes de la jeune femme, qui contemplait toujours son vis-à-vis d'un regard pénétrant. Elle n'avait pas remué un muscle depuis qu'il l'avait interpellée, à l'exception du plissement de ses paupières.

"Très bien, reprit l'homme, puisque tu restes muette... Je m'appelle Tommy et je suis le meneur de la guilde Lunaris. Sache qu'il n'existe pas plus puissant que moi sur ces terres, ceci dit sans vouloir t'intimider, bien sûr... Alors? Vas-tu finir par me dire qui tu es, et pourquoi tu traverses mes terres?"

Un léger son s'échappa des lèvres de la jeune femme, que son interlocuteur n'arriva pas à distinguer. Avant qu'il n'ait pu esquisser le moindre geste ou émettre le moindre son, toutefois, il se retrouva plongé dans le regard océan de la jeune femme qui s'était rapprochée, semblant voler au-dessus du sol tant elle courait vite.

"Bonjour, Tommy", murmura-t-elle, faisant passer dans ses grands yeux azur des centaines et des centaines d'images. Les images d'un autre temps, révolu depuis des siècles. Soudainement, elle se recula et tendit le bras devant elle. Sur la paume de ses deux mains pâles luisait un croissant lunaire... Puis, en un demi-tour rapide, elle s'exposa entièrement à la lueur de la lune, qui fit scintiller tout son corps d'un éclat argenté. Seuls ses yeux océan, sans son visage, restaient impénétrables. Ses longs cheveux volant dans les airs, elle revint tout aussi rapidement vers son interlocuteur.

"Je m'appelle Luna", dit-elle simplement, un sourire étrange aux lèvres. Puis elle tourna les talons et s'enfonça dans la forêt.

**Admin** Mer 3 Fév - 17:15

Tandis que je la voyais disparaître dans l'obscurité, une impression de déjà vu me pénétra.

Qui était elle ? Inconnue et pourtant si familière à mes yeux... J'aurais dû la tenir prisonnière le temps d'élucider ce mystère.

Je suis retourné à mes activités, aujourd'hui nous devions aller botter les fesses du Rat blanc afin d'obtenir une clé laquelle nous permetera d'accéder au Sphincter Cell, mais son image m'obsédait, impossible de m'en défaire, elle était là, présente dans mon esprit comme si elle venait de réveiller quelque chose en moi.

Soudain mon arme m'échappe des mains, alors que je me suis équipé afin d'infliger que des coups critiques. Je suis là mais mon esprit est ailleurs, hanté par cette femme, si jolie, si fragile. Que fesait elle ici ? Pourquoi est elle partie après m'avoir dit son nom ? était-ce vraiment son nom ? Comment savait-elle le miens ? Et cette lumière ? Ai-je révé ?

Je n'arrive plus à dormir, mes fidèles pensent que je suis possédé. Je décide de partir seul à l'aventure, à la recherche de cette femme. Quelqu'un doit savoir qui elle est, et où la trouver...

Lunaire Stellaris Mer 3 Fév - 19:26

Luna s'autorisa à sourire, la tête tournée vers les étoiles. Une fois de plus, elle s'était envolée en un souffle, déroutant les hommes comme les bêtes. Adressant un dernier geste d'adieu au monstre vengeur qui s'apprêtait à la dévorer, elle s'évapora dans les airs, ne laissant qu'une traînée argentée derrière elle. Les plus infimes parcelles de son existence se condensèrent en une légère brume diaphane, qui suivit les courant aériens pour finalement s'arrêter devant un grand manoir, surmonté d'un blason.
"LUNARIS" était-il inscrit en grandes lettres ornementées, au-dessus d'une lune blueue entourée d'un grand pan de ciel.
Tout se passa alors très vite. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la brume qui avait autrefois constitué le corps de la jeune femme lunaire se fondit dans le panneau de bois. Au-dessus de la demeure des Lunaris, il faisait nuit; le silence régnait, uniquement troublé par quelques chants plaintifs d'un rossignol sauvage.
L'espace d'un instant, et si quiconque avait osé risquer son regard sur le blason des Lunaris, il y aurait remarqué comme un visage de femme, dessiné par les ombres de la nuit à même le bois. Mais, bien vite, l'image se serait estompée, ne laissant qu'une impression étrange au promeneur attardé...
Dans les airs, une voix éthérée s'éleva soudain, chantonnant quelques notes si doucement que toute personne passant par là aurait cru à une hallucination auditive :

"Réveillez-vous... Le temps de la Lune revient."

Sur le blason de la demeure des Lunaris, une fine poussière d'argent s'était déposée, semblant recouvrir de poussière l'édifice. La voix chantonnait toujours... Puis, le jour venant, le silence se fit sur le manoir, et ses occupants commencèrent à en sortir, se rendant comme de coutume à quelques donjons, une activité habituelle chez eux. Des mots flottaient dans les airs :" Sphincter Cell "... " encore dropé trois gelanos hier "..." vieux filou ! " et autres joyeusetés.
Une nouvelle journée commençait.

Lunaire Stellaris Jeu 4 Fév - 16:13

Dans l'air froid de cette nuit d'hiver, la jeune femme est à nouveau sortie, dansant dans la lueur de la lune, seule au milieu du bois. Une fois de plus, elle a quitté la demeure des Lunaris pour se laisser un instant de vie. L'existence de Luna, comme celle de son vis-à-vis stellaire, est réglementée par des codes stricts. Elle ne peut vivre le jour, et retrouver le soleil dont les rayons lui brûlent cruellement la peau. Elle ne peut s'envoler que lors des pleines lunes, où d'immenses ailes lui poussent alors dans le dos. Et elle ne peut s'attacher à personne, au risque de disparaître définitivement.
La jeune femme médite sur ces hommes qu'elle surveille quotidiennement. Savent-ils seulement d'où leur vient leur blason, et toutes les conséquences que cela entraîne? Ils ne sont pas Lunaris par hasard. Non, ils ont été choisis, tout comme elle. A la différence près que pour eux, il n'est pas encore trop tard...
Elle s'assied pensivement au sol et prend son menton dans sa main, les yeux dans le vague. Elle attend. Elle ne sait même plus ce qu'elle attend, à vrai dire, depuis le temps qu'elle vit sans se poser de questions, au jour le jour comme un papillon fragile. Autrefois, elle croit se souvenir d'avoir existé en tant que personne, et non pas en tant qu'incarnation de lune, pâle fantôme qui ne se montre que la nuit. Depuis des milliers et des milliers d'années, elle attend. Les souvenirs ont petit à petit déserté sa mémoire... Pourtant, certains soirs, quelques images lui reviennent.
Ce homme, Tommy, elle croit l'avoir déja vu, mais quand ? Dans une autre vie, sans doute... Cela ne lui importe plus, à présent. Elle ne s'occupe plus des affaires des hommes...

" On va acheter une villa."

Les mots la percutent subitement, sans qu'elle sache d'où ils proviennent. Quel besoin aurait-elle d'une villa? Ces mots proviennent d'un autre temps. Avec un léger soupir, Luna ferme les yeux et fait demi-tour. L'aube ne tardera pas à se lever... Une larme roule sur sa joue et tombe au sol. A la place de cette dernière, c'est un diamant qui scintille au milieu des herbes...

Lunaire Stellaris Sam 13 Fév - 21:04

Luna ouvre les yeux brusquement. Elle est assise, ou plutôt allongée au beau milieu d'une clairière bignée par la douce lueur de la lune. Elle croit se souvenir d'avoir fait un rêve affreux...
Brusquement elle se redresse, regarde autour d'elle d'un air apeuré, et saute sur ses pieds. Il est tard; la nuit est déja bien entamée. Comment s'est-elle retrouvée ici? Est-ce le blason des Lunaris qui perd de sa couleur? Peu importe, toujours est-il qu'il ne faut pas s'attarder ici.
La jeune femme se met à courir, doucement d'abord, puis de plus en plus vite, comme si le fait de survoler les herbes hautes pouvait lui faire oublier ses rêves de néant et sa solitude constante... Dans ses yeux, une fragile lueur vacille, en proie à mille doutes et interrogations existentielles.

"Je n'ai rien à faire ici. Je n'ai pas d'avenir..."

Une vie sans futur, sans passé, sans souvenirs. Est-ce véritablement une vie? La peau pâle de la jeune femme frissonne sous la lumière de la lune.

"Je n'ai rien à faire ici."

Luna court toujours, sa fine silhouette survolant le chemin de terre, les fougères vivaces et les troncs d'arbre abattus. Un bref instant, une larme semble vouloir rouler sur sa joue pêle, prête à déborder de ses yeux scintillants, puis une brusque bourrasque de vent la sèche aussi vite qu'elle est apparue. Luna retourne vers cette clairière qu'elle connaît si bien, et plonge en un mouvement fluide dans les eaux du lac, nageant jusqu'à épuisement. Ses longs cheveux d'argent se répandent comme un halo scintillant autour d'elle... Elle inspire l'air de la forêt, lentement, profondément. Petit à petit, le calme lui revient...
Enfin, elle sort de l'eau. Ses voiles lui collent au corps... D'un geste rapide, elle les ôte et les place à sécher sous la lumière lunaire, regardant de tous côtés pour être sûre de n'être point vue. En quelque secondes, l'astre a fait sécher le fin vêtement dont la jeune femme s'enveloppe à nouveau. Elle s'assied alors sur une pierre et entreprend de peigner ses longs cheveux à la lumière de la lune, avant d'apercevoir dans l'obscurité l'éclat métallique d'un poignard... Aussitôt en alerte, elle se redresse et s'enfuit vivement. Le regard du sram la suit encore tandis qu'elle disparaît dans les ombres de la forêt... Elle le connaît. Elle l'a maintes fois observé...

"Zorgat-Baryu", murmure-t-elle comme pour elle même, avant de s'évanouir en fumée.

Zorgat-Baryu Dim 14 Fév - 1:44

Cela fait plusieurs jour que je la recherchais, on m'a donné pour mission de capturer morte ou vive un jeune femme à la beauté incomparable qui erre dans cette région. La personne qui m'a confié cette mission est une vieille duchesse probablement jalouse de cette femme, pour moi ce n'est qu'un moyen de me faire de l'argent.

Et je l'ai enfin trouvé, elle nage dans ce lac nue ou les reflets de la lune sur ses cheveux argenté lui donne un air angélique.

Je suis tapis dans les buissons tel un tigre avant de sauter sur sa proie. Elle est la insouciante sans voir ni ressentir ma présence, je la regarde sortir de l'eau et revêtir son voile qui lui sert de vêtement.

"quelle est magnifique..."

Je m'avance vers elle tout doucement j'écarte les buissons et commence à sortir. Elle se retourne et me regarde.

"elle est magnifique..."

(je me relève étourdi) Je me ressaisie,

"elle n'est plus là..."

Je suis au milieu de la clairière, son regard marquant toujours mon esprit avec le sentiment qu'elle connait déjà tout de moi, en un seul regard elle m'a dompté moi le chasseur sans émotion, Elle a touché mon âme.

"Es de l'amour?"

Je lève la tête vers la lune un sourire sur mon visage.

"protège là Ô astre de la nuit, protège cette femme qui peux touché l'âme des hommes"

Mes dagues rangées, je repris ma route le cœur apaisé me demandant ce qui ce passerai si nous nous croisions de nouveau...

Lunaire Stellaris Sam 20 Fév - 13:31

Une fois de plus, elle s'est aventurée hors du domaine protecteur des rêves, et de l'imagination. Par cette chaude nuit étoilée, elle a osé d'un pas vif et léger monter les degrés de l'escalier du manoir, dont les marches craquent sous ses pas. A chaque nouveau bruit elle sursaute légèrement, l'oreille aux aguets, de peur de réveiller un membre de la guilde. Les chambres avec leurs occupants défilent sous son regard. Bien qu'en étant parfaitement consciente de l'imprudence de sa situation, elle entre dans chacune des pièces, manquant de réveiller la guilde endormie. Là, un grand sadida avachi sur un canapé ronfle pronfondément, ici c'est ce sram qu'elle a déja croisé qui a fermé les yeux pour un court moment, la main posée sur sa dague. Là encore, un vieil énutrof soupire pendant son sommeil, rêvant sans doute à des montagnes de trésors. Un éniripsa à demi-endormi murmure quelques mots à son adresse qui la font se pétrifier de peur. Enfin, le meneur de la guilde dort, avachi dans son grand lit à deux places.
Elle passe devant tous ceux-là et bien d'autres encore, lentement, prudemment, et les observe dans leur sommeil avant de se diriger vers l'escalier pour le redescendre.

Cependant, alors qu'elle effleure la première marche du pied, deux coups de l'horloge la font sursauter, peu habituée au bruit. Du coude, elle heurte légèrement un vase qui vacille sur son socle avant de se décider à tomber dans l'escalier. Saisie, Luna ne se précipite pas pour le récupérer. La chute de l'objet l'a laissée abasoudie, apeurée par le bruit que cela déclenche. Déja, les portes de l'étage commencent à s'ouvrir et les têtes endormies des Lunaris se profilent dans leur embrasure. Tout le monde se frotte les yeux, bâille d'un air ensommeillé... Il est trop tard. Elle a été vue... Ses joues pâles prennent une teinte fantômatique. D'un geste rapide, elle se précipite vers la fenêtre, écarte les rideaux qui la masquent et donne un coup de pied dans les volets qui s'ouvrent à la volée. Autour d'elle, tout le monde gesticule et crie; elle ne tente pas d'en saisir un mot. La lumière de la lune, tombant sur son corps pâle, le fait scintiller d'une lueur argentée. Luna ne tente pas de se soustraire à la lueur de l'astre. Son corps diaphane rayonne de plus en plus, et ses grands yeux océan se distinguent avec clarté au centre de toute cette lumière. Elle sent ses membres se dissoudre petit à petit...

Enfin, alors que des mains s'apprêtaient à se refermer sur sa cheville, Luna disparaît dans la nuit, comme absorbée par la lune qui scintille toujours dans le ciel d'encre.

Lunaire Stellaris Jeu 6 Mai - 12:39

Luna s'approche de la grande bâtisse silencieuse depuis des mois déja, dont plus un son ne s'échappe lorsqu'elle s'en approche. Cela fait quelques temps déja qu'elle erre dans les corridors vides, s'étant enhardie à pousser la porte par une matinée ensoleillée. Tout n'est plus que poussière sous ses pieds.
Pensivement, elle s'assied au sol et soupire, laissant sa belle robe blanche s'imprégner de ce gris omniprésent.

"Luna... Tu t'appelles bien Luna, n'est-ce pas?"

Elle relève doucement la tête. Même cet inconnu qui lui fait face ne lui fait plus peur, cela n'a palus vraiment d'importance... Elle se souvient de l'avoir déja vu. En d'autres temps, en d'autres lieux... Les images se superposent.

"Tu peux me parler, tu sais. Je ne te ferai pas de mal..."

Alors, les couleurs s'écoulent du visage de la jeune femme, par grandes vagues lentes et sinueuses. Le bleu foncé, l'argenté de la lune... Et jusqu'à cette robe tissée de fins rayons lunaires qu'elle porte toujours.

"Bonjour", souffle-t-elle, et ses joues livides reprennent de la couleur. Le sang afflue à ses lèvres pâles... Ses longs cheveux, libérés de ce halo nébuleux qui l'accompagne toujours, apparaissent mauves aux yeux de son vis-à-vis.

"Cela fait beaucoup de temps, je crois", reprend-elle en signe d'excuse. "Vous êtes partis, et je me suis envolée vers le ciel. J'ai vécu dans les bois, dans les arbres, sans savoir qui j'étais et que faire. Je me suis confondue dans l'eau des lacs, immergée sous l'écorce des arbres... J'ai appris autre chose, un savoir que je ne pensais même pas être en mesure de comprendre auparavant.
Quand j'ai su que vous étiez revenus, je vous ai suivi à distance, sans même savoir pourquoi. Cette forêt est traître; elle m'a capturée, captivée, et j'ai oublié jusqu'à votre existence. Parfois, quelques souvenirs me revenaient. ... Je crois que j'avais peur, aussi, de revenir et de ne plus vous comprendre. Et je ne savais pas pourquoi je tenais à ce manoir, pourquoi je suivais ces gens qui ne me rappelaient rien sinon des bribres d'un autre temps.
... Peut-être qu'on peut tout recommencer au début?"

La jeune femme et l'homme descendent par degrés les marches de l'escalier branlant et sortent au-dehors, sous la lumière du soleil qui cresse leur visage de ses rayons dorés. Là, époussetant la poussière qui a envahi ses vêtements et secouant sa longue chevelure, la femme sourit.

"Bonjour. Je me présente, je m'appelle Félina. Tu te souviens?"

Les mots résonnent le long des troncs d'arbres, jusqu'au petit lac enchanté, parcourent les vieilles poutres du manoir et viennent jouer avec les mèches folles de la demoiselle en une légere brise. Le cycle de l'oubli est brisé.

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